5 Conseils Pour Se Préparer à un Entretien d'embauche dans la Tech (20 ans d'expérience)
Quelle est la meilleure façon de se préparer à un entretien d'embauche dans le domaine de la tech ?
J'adore apprendre tout ce qu'il y a à savoir sur le code. Je pense que si vous êtes ici, c'est aussi le cas. Mais il arrive un moment où vous devez convertir ces connaissances durement acquises en argent durement gagné. Cela signifie qu'il faut passer un entretien.
Quelle est la meilleure façon de naviguer dans ces eaux troubles ?
J'ai été des deux côtés de la barrière. J'ai interviewé plus de candidats que je ne peux m'en souvenir. La première fois que j'ai interviewé un candidat pour un poste dans la tech, c'était il y a plus de vingt ans.
J'ai passé des entretiens à titre personnel et j'ai obtenu les emplois que je voulais.
Voici donc mes cinq étapes, mes cinq conseils, ce qu'il faut faire et ne pas faire, pour préparer un entretien d'embauche dans la tech.
Les choses qui ont fonctionné pour moi quand j'ai passé des entretiens. Les éléments qui m'ont convaincu lorsque j'ai interviewé des candidats.
Et je partagerai avec vous ce qui a mis un terme aux entretien.
Les choses qui qui me font regarder ma montre et me demander si je peux dire au candidat que l'entretien est terminé.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, voici un premier conseil bonus: Rappelez-vous qu'un entretien est à double sens. Il s'agit aussi de savoir si l'entreprise vous convient.
Étape 1 : Faites des recherches sur l'entreprise
La première étape consiste à faire des recherches sur l'entreprise et à répondre à la question suivante : A quoi sert cette entreprise ? Qu’a-t-elle de spécifique?
Cela vous permet de prouver que vous êtes intéressé par cette entreprise en particulier, et non par n'importe quel emploi, et vous donne des éléments et un contexte pour les étapes suivantes.
Une bonne source d'information est le rapport annuel de l'entreprise, qui indique où en est l'entreprise et où elle veut aller.
Voici quelques questions auxquelles il vaut la peine d'essayer de répondre :
- Que fait l'entreprise ?
- Quels sont les problèmes ou les défis technologiques auxquels elle pourrait être confrontée ?
- Quelles sont les valeurs de l'entreprise, et de quoi est-elle fière ?
- Dans quelle direction l'entreprise pourrait-elle s'orienter (et avoir des besoins technologiques) ?
Et surtout, prenez le temps de vous pencher sur le site web de l'entreprise.
Laissez-moi vous raconter l'histoire d'un homme que j'ai interviewé. Parce que j'ai des designers UX dans mon équipe, je demande souvent aux gens ce qu'ils pensent qui pourrait être amélioré sur notre site web.
C'est même pas une question sur laquelle je juge les candidats ; c'est juste pour améliorer ce qu’on fait. Mais ce candidat a donné une réponse vague et évasive.
Alors j'ai commencé à lui demander ce qu'il aimait dans ce que nous faisions. Je me suis rendu compte qu'il n'avait pas pris la peine de parcourir notre site web. Il n'avait pas pris cinq minutes pour découvrir ce que nous faisions. Il ne s'intéressait pas à nous, seulement à son salaire.
Alors qu’on s’y trompe pas, le salaire c’est important.
Mais si vous ne vous intéressez pas à ce que fait une entreprise ou à la raison pour laquelle elle le fait, vous ne pouvez pas vous attendre à ce qu'elle s'intéresse à vous.
Ce qui m'amène au point suivant.
Étape 2 : Trouvez vos raisons d’être là
La prochaine question à laquelle vous devez répondre, au moins pour vous-même, est la suivante : Pourquoi ?
Il y a, en fait, deux raisons : Pourquoi voulez-vous travailler pour cette entreprise spécifique, et pourquoi elle devrait vous embaucher, en particulier ?
Les questions que vous pouvez vous poser sont les suivantes :
- Comment vos valeurs et celles de l'entreprise sont-elles alignées ?
- Comment pouvez-vous apporter quelque chose de spécifique aux défis (techniques ou autres) auxquels l'entreprise est confrontée ?
- Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées et les défis que vous avez résolus qui pourraient être utiles à cette entreprise ?
Lors d'un entretien, c'est ce que j'essaie de comprendre lorsque je demande : "Quels sont vos centres d'intérêt en dehors du travail ?"
J'essaie en effet de déterminer deux choses.
Premièrement, j'essaie de comprendre qui vous êtes et ce qui vous fait vibrer.
Ensuite, je cherche à savoir si vous êtes capable d'investir votre temps dans quelque chose, même si ce n'est pas le travail.
Mais si jamais vous êtes assis en face de moi et que je vous pose cette question, c’est important d'avoir quelque chose de spécifique à dire.
Une fois, une jeune femme m'a répondu qu'elle s'intéressait à la musique. Je lui ai alors demandé : quel genre de musique ? Et elle a répondu : "Tout type de musique".
Comme il n'y avait pas grand-chose à en tirer, je lui ai demandé si elle avait d'autres centres d'intérêt. Elle a répondu : "la cuisine". Mais quand je lui ai demandé quel genre de cuisine, vous l'avez deviné, elle a répondu : "Tous les types de cuisine".
Ce n'est pas une passion, c'est un vague intérêt.
Cela n'ouvre aucune porte à la conversation.
Et cela ne m'apprend rien sur vous ou sur votre histoire, ce qui m'amène au point suivant.
Étape 3 : Créez des histoires à raconter
L'une des premières questions que l'on vous posera sera quelque chose comme "Parlez-moi de vous".
Et comme vous savez que cette question va vous être posée, autant vous y préparer. Mais le cerveau humain est fait pour les histoires, pas pour les données brutes.
Réfléchissez donc à la manière dont vous pouvez expliquer votre expérience et votre formation sous la forme d'une histoire.
Et pour chacune de vos expériences, essayez de penser à une histoire que vous pouvez raconter pour illustrer ce que vous apportez. Comment vous avez surmonté une difficulté spécifique ou ce que vous avez appris sur vous-même.
Veillez à ce qu'elle soit précise et mémorable.
Un jour, j'ai demandé à un jeune homme de me parler du projet sur lequel il venait de travailler et des difficultés qu'il avait rencontrées. Il m'a répondu. "Oh, c'était un projet difficile. Parce qu'il était grand. Et complexe".
Je lui ai demandé des précisions, je lui ai demandé sur quelles fonctionnalités il avait travaillé. Et il n'a pas pu m'en donner. Ce type était mémorable, en fin de compte.
Mais pas pour les bonnes raisons.
Je comprends que les entretiens peuvent être stressants et vous bloquer le cerveau. Mais c'est précisément la raison pour laquelle il vaut la peine de préparer à l'avance les histoires que vous voulez raconter. Ce qui m’amène au point suivant
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Étape 4 : Connaissez vos réponses (ne trichez pas)
Vous voyez, l'étape suivante consiste à passer en revue tout ce que vous avez dit ou écrit, et à vous assurer que vous pouvez l'étayer et l'expliquer.
De toute évidence, le type qui n'a pas été en mesure de me donner des informations précises sur son expérience est un bon exemple de ce qu'il ne faut pas faire.
Mais il en va de même pour les questions techniques.
Par exemple, si vous utilisez ChatGPT (ou l'aide d'un ami, d'ailleurs) pour répondre à des questions techniques, assurez-vous de comprendre ce que vous avez écrit.
Sinon ça peut vite tourner à la catastrophe…
J'ai tendance à faire des revues de code comme des tests techniques parce que... ce sont des problèmes du monde réel, et ils montrent si vous comprenez le code. Et le code contient à la fois des erreurs grossières et une ou deux erreurs subtiles.
L’entretien était pour une entreprise française, mais la revue de code était en anglais.
Nous vérifions toujours que les gens ont au moins un niveau de base en anglais parce que nous avons des collègues qui ne parlent pas français.Et ce type ne s'est pas contenté de relever les erreurs, même les plus subtiles, il l'a fait dans un anglais excellent.
Du coup je l'ai fait venir pour un entretien. À un moment donné, nous sommes passés à l'anglais. Je lui ai posé une question anodine sur le genre de télévision qu'il aimait regarder.
Mais... il avait du mal à comprendre même les questions les plus simples.
J'ai donc changé de sujet et j'ai commencé à parler de la ligne contenant l'erreur subtile.Je lui ai demandé comment il pensait que nous pourrions résoudre le problème qu'il avait découvert. À ma grande surprise, il n'avait aucune idée de ce dont je parlais. J'ai alors repris la parole et parlé d'une erreur moins subtile qu'il avait décelée lors du test.
Là encore, il n'a rien compris.
Enfin, j'ai parlé de l'erreur la plus flagrante et la plus stupide qui soit. Et oui, vous l'avez deviné, il n'en avait toujours pas la moindre idée. C'est ce jour-là qu’avec mon collègue on a convenu d'un code pour faire comprendre à l'autre qu'il était inutile de poursuivre l'entretien.
À mon avis, il a utilisé ChatGPT.
Si vous utilisez l'intelligence artificielle pour augmenter votre intelligence, c'est très bien. Mais si vous l'utilisez à la place de votre intelligence... Eh bien... ne le faites pas.
Qu'est-ce que j'entends par "augmenter votre intelligence" ?
Cela m'amène au cinquième point, ou justement ChatGPT pourrait etre utile. C’est aussi le point qui vous permettra de laisser une impression durable.
Étape 5 : Préparez vos questions
Si votre interlocuteur est compétent, il gardera pour la fin la question la plus importante de tout l'entretien.
Et cette question est la suivante : "Avez-vous des questions ?"
Il n'y a pas de mal, à un moment donné, à poser des questions sur des sujets tels que les horaires de travail et les avantages sociaux.
Cependant, vous devez être stratégique à ce sujet et les poser juste à la fin, presque comme une réflexion après coup, des détails secondaire à régler pour être certain d’avoir fait le tour du sujet. Ne commencez pas par ce type de question.
Au contraire, "Avez-vous des questions ?" c’est le moment idéal pour montrer que vous avez pris le temps de réfléchir aux défis auxquels l'entreprise est confrontée.
Ceci dit, avant de les aborder, je préfère m'assurer que je comprends l'environnement fondamental. S'il y a quelque chose qui n'a pas été abordé lors de l'entretien, je demande:
- Comment le travail est-il organisé ? Quelle est la durée des sprints ?
- Quel est l'outillage ?
- Quelle est la structure de l'équipe ? Comment est-elle organisée ?
- Quel est l'environnement d'hébergement ?
- Et, bien sûr, quelle est la stack technologique ?
Bien que, pour être honnête, l'intervieweur devrait avoir abordé ces points dans l'introduction ou dans l'offre d'emploi. C’est judicieux de poser ces questions plus tôt si vous le pouvez.
Je passe ensuite à des questions plus approfondies. Celles-ci modifient subtilement l'équilibre des forces. Elles sont presque toujours pertinentes. Et elles montrent que vous avez des exigences élevées.
Implicitement, vous demandez à l'entreprise si elle est à la hauteur de votre niveau. Il s'agit de questions sur le processus de développement et sur la manière dont il favorise la qualité. Des questions comme :
- Quel est le niveau de tests automatisés dont vous disposez ?
- Quelle est la couverture de vos tests ?
- Quel type de CI/CD avez-vous ?
- Comment assurez-vous la qualité du code ?
Enfin, vous devez poser des questions spécifiques au modèle d'entreprise de la société ou aux défis auxquels elle est confrontée. Des questions telles que :
- Avez-vous pensé à mettre en œuvre cette stratégie ou ce produit ?
- Comment avez-vous résolu ce problème technique ?
- Comment ce défi ou ce changement vous affecte-t-il ? Vous obtiendrez des points supplémentaires si vous sortez des sentiers battus et si vous abordez des défis qui n'affectent pas seulement l'équipe technique, mais l'entreprise dans son ensemble.
Et maintenant, c'est à mon tour de vous demander : avez-vous vous des questions ? Faites-le moi savoir dans les commentaires.
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